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Fatiguée par la désinformation et la haine, l’université Aix-Marseille se retire de X (ex-Twitter)

Guerre au Proche-Orientdossier
«Compte tenu de son évolution éditoriale», Aix-Marseille Université annonce ce mardi 17 octobre «suspendre» sa présence sur le réseau social d’Elon Musk.
A la fac d'économie d'Aix-Marseille, le 4 octobre à Marseille (Bouches-du-Rhône). (Christophe Simon/AFP)
publié le 17 octobre 2023 à 16h40

Aix exit X. Aix-Marseille Université, l’une des plus importantes de France, annonce ce mardi 17 octobre «suspendre» sa présence sur le réseau social X (ex-Twitter), «compte tenu de son évolution éditoriale». Une annonce faite sur la plateforme elle-même. «En se retirant du code européen des bonnes pratiques contre la désinformation et en modifiant ses règles de modération, X est devenu un lieu de propagation de fake news, de contenus haineux, illicites ou violents», observe l’institution.

En mai, X a en effet décidé de quitter la charte des bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation en ligne, un code volontaire lancé en 2018 qui contient une quarantaine d’engagements visant notamment à mieux coopérer avec les factcheckeurs et à priver de publicité les sites diffusant des infox. Entre le licenciement massif de ses modérateurs l’année dernière et la philosophie libertarienne de son propriétaire, le milliardaire Elon Musk, l’entreprise est fréquemment critiquée pour les tweets haineux et trompeurs qu’elle laisse circuler.

En pleine période de guerre entre le Hamas et Israël, elle s’attire aussi le courroux de l’Union européenne. Mi-octobre, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête visant le réseau social pour la diffusion présumée de «fausses informations», «contenus violents et à caractère terroriste» ou «discours de haine» dans le cadre du conflit.

X «en contradiction avec notre mission»

Ainsi, pour Aix-Marseille Université, cette évolution entre «en contradiction avec notre mission de transmission des savoirs et de la science, d’ouverture aux autres et de tolérance», explique la plus grande université française en nombre d’étudiants (80 000). Récemment, l’Agence allemande contre la discrimination a elle aussi fui cette agora numérique pour les mêmes raisons. «X n’est plus un environnement acceptable pour le profil d’un organisme public», soulignait-elle mercredi 11 octobre. Et d’évoquer «l’énorme augmentation de la haine envers les transgenres et queer, du racisme, de la misogynie, de l’antisémitisme et d’autres contenus haineux».

Suivie par 20 800 personnes sur X, Aix-Marseille Université publiait jusqu’ici des actualités institutionnelles sur son profil. Pour toujours y avoir accès, l’établissement reste présent sur trois autres réseaux : LinkedIn, Instagram et Facebook.

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